Ateliers en pénitentiaire

Atelier Raoul 2017

Ce n’est pas la première fois que je me rends à la maison d’arrêt d’Arras pour y mener un atelier. Déjà cinq années ont passé depuis le premier et, depuis, j’y suis retournée tous les ans.

Aujourd’hui, je suis arrivée un peu confuse. Trop de choses en tête ! Dix heures réparties en cinq séances, c’est un peu court. Pour chacun de nous, pas si facile de trouver sa posture et se rencontrer en si peu de temps. Mais ça nous oblige à ne rien lâcher : on y va, jusqu’au jusqu’au bout !

Tandis que l’imagination fait des bons, la rêverie laisse un coin de l’esprit dériver, comme un bateau sur les flots… On cherche, on se cherche soi-même ! Car là dans l’atelier, des questions, on peut en égrainer, tout en dessinant, tout en papotant… sans que… ça fasse tout péter… !

Pour ma part, ce que je cherche, il me semble que c’est à faire exister un espace-temps où s’exprimer, c’est possible, où vagabonder est possible, se sentir …un rien grisé, laisser souffler un petit vent de liberté…

Après quelques séances, dans l’atelier, on s’entend bien. Petit à petit, ça s’installe. Et alors le truc, c’est de se faire plaisir ! Des têtes à Raoul, dessinées à l’aveugle. Des paysages. Des dessins libres. Les uns les autres se mettent dedans, l’ambiance est bonne. Les gars me font rire avec leurs blagues !

J’ai comme l’impression que les participants à mon atelier ont besoin d’expression plus forte.

Ramener du nouveau, d’autres images. Du grand format !

L’enjeu n’est pas de donner une définition de l’art contre une autre mais de se servir de mots définissant la possibilité de parler d’art pour parler de ce qu’on fait.

E.DUGUET

 

Explication du principe de l’atelier d’écriture. Certain ont déjà participé à un atelier proposé par une enseignante de la maison d’arrêt qui a donné lieu à l’écriture d’un roman en démarche d’une édition. L’un des participants tient à rappeler qu’il ne sait ni lire ni écrire, je le rassure en proposant mon aide pour écrire et lire.

Je reviens sur Raoul en rappelant les points importants sur sa vie et son œuvre, en resituant le contexte des années 70. J’insiste sur la farce et l’autodérision qui peut aussi être une façon d’aborder des sujets grave. Nous écoutons « Adieu pour un artiste ». Une chanson sur la mort d’un artiste, à la fois mélancolique et humoristique. Je leur parle de la Java à Raoul qui doit se dérouler à St Sauveur le 14 avril date anniversaire de sa mort, j’ai amené le flyer qui annonce l’événement.

Le projet de l’atelier est de produire des textes à partir de cette « rencontre » avec Raoul. Aucun ne connaît le chanteur, un ou deux connaissent la chanson « Quand la mer monte ». Il s’agit de leur donner la possibilité de s’approprier quelque chose de l’univers de l’artiste sans forcement coller à l’imagerie qui lui appartient. Ainsi je propose de transposer à leur propre expérience l’esprit de Raoul, par la proposition d’explorer comment chacun fait son Raoul : quand on fait ou dit des bêtises, quand on s’amuse avec ses amis pour vivre un quotidien pas toujours facile, quand on rigole de soi ou des autres mais de façon bienveillante, quand on sait rire de ses petits défauts, avec tendresse, humour et affection. La dérision dans l’univers Raoulesque n’est jamais le rire méchant et stigmatisant. C’est un rire qui casse les barrières sociales, désamorce la violence du pouvoir.

Ecriture pendant une vingtaine de minutes. Puis chacun fait la lecture de son texte.

P.QUETIN

plaquette du projet

 

LIB

Atelier Art Postal 2015-2016

panneau central

Plaquette de présentation du projet